Pour marquer cette rentrée 2025, la salle Opale de la CCISM a fait salle comble pour le Petit-déjeuner de l’Entrepreneur. Né pendant la crise du Covid pour maintenir le dialogue entre acteurs économiques, ce rendez-vous s’est imposé comme un espace de réflexion et d’échanges, organisé désormais trois à quatre fois par an.
Un panel d’intervenants de premier plan
Cette édition était animée par Maître Sandrine Jabouley, et a réuni un plateau exceptionnel. Michel Vogel, président du MEDEF Saint-Martin et initiateur du format, avait convié Hervé Mariton, président de la Fédération des Entreprises d’Outre-mer (FEDOM) et ancien ministre de l’Outre-mer, accompagné de Mélinda Jerco, Responsable des affaires économiques et sociales. Côté local, étaient présents Angèle Dormoy, présidente de la CCISM, Alain Richardson, premier vice-président de la Collectivité, ainsi que le préfet Cyrille Le Vély.
La matinée a débuté par un moment convivial autour d’un petit-déjeuner, avant de laisser place à un débat dense et technique sur les grands dossiers de l’heure : projets de finance law et de financement de la sécurité sociale 2026, avenir de la LODEOM, et mesures à venir lors du Interministerial Committee for Overseas Territories (CIOM).
La LODEOM au centre des préoccupations
Tous les échanges ont convergé vers le sujet brûlant de la LODEOM. Ce dispositif fiscal et social adopté en 2009 allège les charges patronales et soutient l’investissement ultramarin grâce à la défiscalisation. Mais un projet de réforme actuellement sur la table pourrait en réduire fortement la portée, avec 350 millions d’euros de charges supplémentaires et 400 millions de rabot sur la défiscalisation. La présentation pertinente de Sandrine Jabouley sur les différents barêmes (de droit commun, sectoriel et de compétitivité renforcée) de LODEOM SXM (calcul mensuel/trappe à bas salaire), de la LODEOM DOM (calcul annuel) et de la loi Fillon a permis d’éclairer toute la complexité du sujet et de nourrir les débats.
Pour Hervé Mariton, la FEDOM a produit un document collectif signé par 44 organisations ultramarines, en amont du prochain CIOM : “Le gouvernement a mis sur la table trois sujets importants : le projet de la loi sur la vie chère, une maquette de réforme du régime d’exonération (LODEOM ndlr) et une sur l’évolution de l’aide fiscale. Il y a aujourd’hui une actualité particulière. Beaucoup de sujets sur la table qui compliquent l’analyse, la proposition, la critique, la revendication et l’interaction entre les acteurs économiques des territoires ultramarins”.
Le président de la FEDOM a également insisté sur d’autres sujets structurants : la question de l’assurance, qui fragilise de nombreuses entreprises ultramarines, la transition énergétique, ou encore l’adaptation des normes européennes qui pèsent sur le coût de la vie.
Les attentes locales
Alain Richardson a replacé le débat dans le contexte saint-martinois : “Le monde économique a besoin de visibility and de stability. Or, depuis plusieurs années, les mêmes inquiétudes reviennent : rabot de la LODEOM, réduction des aides fiscales”. Il a rappelé les efforts de la Collectivité pour améliorer les délais de paiement et lancer un programme de logements sociaux, tout en soulignant la nécessité de préserver l’attractivité du territoire face à Sint Maarten et aux autres destinations régionales.
De son côté, le préfet Cyrille Le Vély a salué l’utilité de ces rendez-vous : “Ce moment est indispensable. Il permet de mieux connaître les forces économiques du territoire et d’avancer ensemble”. Il a insisté sur le rôle de l’État aux côtés de la Collectivité, notamment pour accompagner la reconstruction et le développement des infrastructures.
Une mobilisation partagée
Les discussions ont montré un climat d’inquiétude mais aussi une volonté d’action collective. Certains ont souligné l’importance de solutions de financement alternatives si la défiscalisation est réduite. D’autres ont insisté sur le lien entre attractivité touristique, logement et compétitivité salariale. La présidente de la CCISM, Angèle Dormoy, a rappelé le rôle d’accompagnement de la chambre, notamment à travers la cellule CARE, et a invité les chefs d’entreprise à rester mobilisés.
Un rendez-vous qui s’installe
Au terme de près de trois heures d’échanges, le sentiment partagé est clair : l’avenir économique du territoire se joue en partie dans les arbitrages nationaux sur la LODEOM. Mais la mobilisation locale et la coordination entre Saint-Martin, Saint-Barthélemy et la FEDOM montrent une volonté de peser dans le débat.
There’s plenty of points d’attention pour la négociation – problèmes liées à LODEOM : le taux du SMIC de référence, l’intégration de la PPV, les pourboires à SXM, le bandeau Famille-Maladie, être à jour de ses cotisations pour bénéficier de la LODEOM, le précompte salarial dans les plans d’étalement de la dette et les plans d’étalement de la dette.
Le projet de loi de finances 2026, dont les travaux s’achèveront en décembre prochain, apportera des réponses. D’ici la composition officielle de nouveau gouvernement Lecornu, le Petit-déjeuner de l’Entrepreneur aura confirmé sa place : un rendez-vous où se tissent les alliances et où se construit, petit à petit, une stratégie collective pour l’avenir de Saint-Martin. _Vx
Source: Faxinfo https://faxinfo.fr/en/economie-un-petit-dejeuner-sous-le-signe-de-la-lodeom/




























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