ENVIRONMENT / Sargassum: a regional scourge, a structured local response | FAXINFO

Jeudi dernier, le premier steering committee (COPIL) porté par secrétaire général de la Préfecture, Fabrice Thibier, et la 2e vice-présidente de la Collectivité Bernadette Davis a réuni les techniciens de la collectivité et de l’État, la CCISM, CESC, Nature Reserve et le collectif anti-sargasses. À l’issue de cette réunion, un point presse s’est tenu pour dresser un 1er bilan après une saison particulièrement intense pour les services territoriaux.

 

“L’océan est de moins en moins chargé et les prévisions sur les deux prochains mois annoncent un risque faible”, a indiqué Fabrice Thibier. “Nous sommes sur une activité en forte baisse après une année qui a été extrêmement mobilisante”. Le représentant de l’État a rappelé que la problématique des sargasses dépasse largement les frontières saint-martinoises : “C’est un sujet de préoccupation majeure pour l’ensemble des territoires de la Caraïbe. Les algues perturbent l’économie et la santé des populations, même si elles sont indispensables à la protection des écosystèmes en mer".

Le secrétaire général a salué la “coopération exemplaire” entre la Collectivité et les services de l’État, un modèle français où la gestion est mutualisée, contrairement à la partie hollandaise “où chaque utilisateur du littoral gère son propre segment”. Selon lui, “la solution opérationnelle de Saint-Martin est aujourd’hui l’une des plus performantes”, et reconnue comme telle par d’autres territoires ultramarins comme la Guadeloupe, la Martinique et la Guyane.

Des moyens en hausse, un effort financier inédit

Pour Bernadette Davis, la Collectivité n’a pas ménagé ses efforts. “Le phénomène des sargasses touche toute la Caraïbe. Nous militons pour que la responsabilité soit internationale”, a-t-elle déclaré. Depuis 2022, le budget alloué à la gestion des sargasses est passé de 700 000 € à 4,4 millions d’euros. “C’est énorme pour une petite collectivité, même avec le soutien de l’État. En trois ans, nous avons quadruplé les moyens, mais personne ne peut nous garantir une solution durable”.

Fabrice Thibier a confirmé la préparation d’un “troisième plan Sargasses”. Pour la période 2023-2024, budget local consacré aux sargasses, financé à 51 % par l’État et 49 % par la Collectivité, atteint un total de 2 986 000 euros. “S’il existait une idée magique, elle serait déjà appliquée ailleurs. On avance par petites solutions”.

Depuis février de cette année, 18 000 tonnes de sargasses ont été collectées sur les plages de Saint-Martin, dont 5 400 tonnes en juillet, un record. La Collectivité, en partenariat avec VERDE SXM, poursuit les opérations de ramassage, en soulignant la non-industrialisation des algues.

Des barrages pour protéger les zones sensibles

Côté innovation, Igor Rembotte, chargé de mission biodiversité à la COM et du dossier sargasses, a confirmé l’avancement du projet de barrages anti-sargasses. “Il aura fallu deux ans pour l’étude de faisabilité”, a-t-il rappelé, “Étude qui a duré parce qu’on avait besoin d’un vrai texte sur les barrages déployés ailleurs, pour éviter des erreurs et bénéficier des avantages”. Deux sites stratégiques ont été retenus : the Cul-de-Sac Bay et l’entrée de l’Étang aux Poissons. L’appel d’offres a été lancé en août et voté par le Conseil exécutif le 29 septembre. Le marché, estimé à un million d’euros, sera attribué dans les prochaines semaines.

“L’objectif (pour le barrage à l’entrée de l’Étang aux poissons ndlr) est de préserver la population de Quartier d’Orléans et les résidents du fond de l’étang des effets de décomposition des sargasses. À Cul-de-Sac, trois sections de barrage en cascade permettront de freiner 80 % des arrivages”, a précisé le chargé de mission. Les études environnementales, intégrées au marché, seront menées avant l’installation prévue pour mai/juin 2026.

Ces barrages doivent surtout permettre d’acheminer les algues vers un point unique de collecte. “Le but n’est pas de tout bloquer, mais de canaliser les flux. Même si une nappe gigantesque devait arriver et que le barrage devait céder, le dispositif limiterait les dégâts”, a souligné Igor Rembotte.

In the meantime, les opérations de ramassage se poursuivent. Le phénomène reste imprévisible, mais les dispositifs d’aide sont activés pour les entreprises affectées, notamment via le Partial unemployment. “C’est toujours difficile à anticiper”, a reconnu Fabrice Thibier, “mais un travail est en cours avec la CCISM pour que les démarches administratives soient prêtes en cas de besoin”.

À l’heure où la saison 2025 des échouements de sargasses s’achève, Saint-Martin entend poursuivre son rôle de territoire pilote dans la gestion durable de ce phénomène qui, chaque année, met à l’épreuve l’environnement, l’économie et la résilience des populations. _Vx

Source: Faxinfo https://faxinfo.fr/en/environnement-sargasses-un-fleau-regional-une-reponse-locale-structuree/

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